Le duo Weval vient-il de sortir le meilleur album de l’année ?

Weval, un duo bien connu des amateurs d’électronica (mais pas seulement, espérons-le), a sorti en cette rentrée 2025 son quatrième album : CHOROPHOBIA. Un opus de 11 titres pour 33 minutes et 19 secondes de musique, très précisément. Mais alors, que retenir de cette expérience d’écoute ?

Aux origines d’une vision

Le duo néerlandais Weval s’est imposé à partir de 2013 comme une référence sur la scène électronique grâce à une musique plutôt contemplative. Mélangeant habilement nappes éthérées et basses grondantes, sans jamais tomber dans une musique clichée, le duo a su, au fil du temps, faire évoluer sa signature sonore. Une identité musicale qui, si elle leur a offert une place de choix sur la scène internationale des festivals et des salles de concert, ne s’est jamais imposée dans les clubs. La réalité d’une musique certainement plus pensée pour l’écoute que pour la danse. Un constat d’ailleurs partagé par le duo en personne :

« Jusque-là, nous avions toujours travaillé sur des disques avec une mentalité d’écoute », explique Harm à propos des deuxième et troisième albums de Weval (« The Weight » en 2019 et « Remember » en 2023) – « nous avons réalisé que nous avions peur de faire de la musique dance tout au long de notre parcours de producteurs ».

CHOROPHOBIA 

Ou chorophobie en français. Le terme vous est sans doute inconnu (il l’était pour nous), et désigne une phobie : celle de danser. Une peur bien réelle pour le duo, qui a décidé de l’affronter à travers ce nouvel album. CHOROPHOBIA est donc sorti le 05/09/2025 chez Ninja Tune Technicolour, un label qui a déjà tout pour nous rassurer.

À travers cet album, Weval sort clairement de sa zone de confort. Loin des ballades contemplatives et musicales auxquelles ils nous avaient habitués, l’album explore des sonorités bien plus club et dansantes. Une électronica qui se durcit pour venir flirter allègrement avec le son UK du moment, comme en témoigne leur collaboration vitaminée avec KILIMANJARO.

« Nous voulions nous engager d’une manière qui reste libératrice et fidèle à nous-mêmes », explique Harm, ajoutant que qualifier ce disque de « Dance » représentait non seulement un virage à 180 degrés, mais les libérait également des frontières et des clichés de certaines catégories.

Et c’est justement cette capacité à aller au-delà des frontières musicales et des barrières de style qui rend cet album si unique. Le duo ne se contente pas de faire un album pour les clubs : il propose une expérience sonore bien plus globale. La touche Weval reste omniprésente et nous emporte à travers une énergie nouvelle, collant finalement parfaitement aux deux artistes néerlandais.

Cette réussite sonore est sans doute parfaitement condensée dans le hit « DOPAMINE » : une énergie nouvelle, salvatrice, mêlant une basse bien groovy, des percussions cinglantes et une progression musicale euphorique.

Avec CHOROPHOBIA, Weval prouve qu’on peut faire évoluer un univers musical et une identité sonore sans les dénigrer. Au contraire, à travers cette œuvre, le duo semble se réinventer et nous donne envie d’en découvrir encore plus dans un futur proche. Si nous devions formuler une petite critique, ce serait peut-être sur la durée de l’album : 33 minutes et 19 secondes, un temps qui peut sembler court au regard du format album.

Pour celles et ceux qui, comme nous, sont conquis par cet album et ont envie d’en entendre plus, Weval se produira à Paris le 29/11/2025 au Centquatre, accompagné d’Enfant Sauvage (moitié du duo The Blaze).

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