Rone et (LA) HORDE offrent une expérience visuelle et musicale saisissante avec le spectacle “Room with a view” depuis la Plaine Saint-Denis.

Pour le spectacle de son album “Room with a view”, Rone a fait appel aux chorégraphes de (LA) HORDE, qui travaillent notamment avec Christine and the Queens. En collaboration avec le ballet de Marseille, un extrait du spectacle, joué dans la salle vide de la Plaine Saint-Denis, vient d’être mis en ligne par Arte.

Il convient déjà de présenter le stupéfiant album “Room with a view” de Rone. En plus de la grande variété et richesse musicale qui le caractérisent, l’atmosphère qui entoure l’opus a quelque chose d’unique. Rone offre à son public un voyage délicat, mais non pas vide de sens. Sans jamais être violent, l’artiste Français pose des questions claires sur la société moderne et la consommation. La réflexion et les questions d’aujourd’hui se mêlent à la musique pour offrir bien plus qu’un “simple” album.

Mais si l’album parvient à marque les esprits pour les questions qu’il soulève sur la société moderne, le spectacle lui, se veut incisif, avec un message clair : repenser notre rapport aux autres et au monde en sublimant le chaos.

Au delà de la saisissante composition musicale, c’est la puissance de la danse qui nous marque. La mise en scène de (LA) HORDE, interprétée par le ballet de Marseille, dévoile une danse saccadée et agressive. Les gestes et les mouvements, aussi violents que brutaux, résonnent dans une salle désespérément vide, aux allures de fin du monde. Les corps semblent se déchirer au fur et à mesure que le temps passe et que le chaos progresse. La conclusion sur le froid et torturé texte de Jehnny Beth est une véritable claque et apporte un point d’orgue à une œuvre artistique complète d’une intensité (trop) rare.

Alors que beaucoup d’entre nous sommes toujours assignés dans notre propre « room with a view », le spectacle de Rone et (LA)HORDE retentit avec encore plus de sens et puissance. Alors que l’envie de faire la fête et de créer du lien social a rarement été aussi forte, chaque son et chaque image devient un exutoire salvateur.

Arte