Stephan Bodzin signe son grand retour avec Boavista

Stephan Bodzin vient de dévoiler son nouvel album Boavista. Longtemps attendu, ce nouvel opus signe le grand retour du producteur Allemand.

6 ans après “Powers of Ten”, Stephan Bodzin présente un nouvel album : Boavista. Composé de 17 titres, pour une durée de deux heures, ce nouvel opus était plus qu’attendu. Etant l’un des précurseurs de cette techno mélodique euphorique, il est toujours intriguant de voir comment un tel artiste fait évoluer sa musique au fil des années. Jusqu’alors fidèle au son qui a fait son succès, comment Stephan Bodzin a-t-il repensé sa musique pour Boavista ? C’est ce que nous allons tenter de décrypter.

La recette Stephan Bodzin

En soi, le ton est assez vite donné. L’album commence sur les chapeaux de roue avec “Earth”. Morceau sec et tapant, mais non dépourvu d’une certaine euphorie. C’est ce contraste que l’on découvre rapidement au fil des morceaux. Stephan Bodzin parvient avec beaucoup de finesse à créer des ambiances joyeuses et immersives, tout en ayant recours à des éléments mystiques.

L’artiste inscrit aussi sa musique dans la modernité. Avec “Infinite Monkey” par exemple, nous découvrons une construction très moderne. Entre une ligne de basse grondante et des accords harmoniques planants le morceau nous souffle par sa modernité et sa précision sonore. Véritable histoire, ce titre propose une expérience musicale à part entière. C’est aussi une des forces de Stephan Bodzin. L’Allemand sait comment raconter et donner vie à sa musique. Par leur construction et leur identité sonore, les morceaux arrivent à avoir un certain caractère. Ils arrivent à maintenir en nous cette curiosité, et ce désir de savoir où ils vont aller.

Malgré la qualité indéniable des morceaux, la première partie de l’album semble avoir un petit peu de mal à décoller. Très proche de sa zone de confort, Stephan Bodzin n’arrive pas à nous procurer l’effet magique d’un album, celui dans lequel l’artiste dévoile un tout autre pan de sa personnalité. Il faut attendre “River”, septième morceau de l’album pour assister à un début de changement. Le piano commence dès lors à prendre une place plus importante et la brutalité Techno s’efface au profit d’une sensibilité émotionnelle plus grande.

L’expérience Boavsita

“Cooper Station” (clin d’œil à Max Cooper?), offre une ouverture immersive et texturée intéressante. Progressif, le morceau distille son histoire sur plus de huit minutes et touche quelque chose en nous car il apporte un souffle différent au son de Stephan Bodzin. “Isaac” vient nous cueillir de nul part. L’artiste nous surprend avec un titre euphorique à souhait. Il parvient à développer tout du long une tension forte qui s’évapore dans une explosion mélodique salvatrice. La machine créative est enfin lancée. Avec “Theory of Everything”, nous découvrons un titre d’ambient planant et libérateur. Avec une certaine mélancolie, Stephan Bodzin nous fait voyager dans les contrées les plus profondes de sa personnalité artistique.

Après cela, il reprend sa recette pour boucler l’album et proposer de nouveau le son qui le caractérise. Notons sur l’album la présence de deux morceaux vocaux en collaboration avec Luna Semara. Assez rare d’entendre Stephan Bodzin se laisser aller à des productions vocales. Le résultat ne nous transcende pas sans non plus être désagréable. Il permet au moins d’apporter une variation et d’enrichir l’expérience Boavista.

Au final nous ressentons que l’exploration musicale, aussi intéressante soit-elle, manque parfois d’originalité. Nous nous attendions sur ce format d’album à voir l’Allemand sortir de sa zone de confort pour explorer le fin fond de sa musique d’une manière plus affirmée. A titre de comparaison, l’exercice nous paraît mieux réussi pour Ben Böhmer et son nouvel album. Quoiqu’il en soit, Boavsita est un album à découvrir sans tarder car il réaffirme que Stephan Bodzin reste l’un des maître en matière de Techno Mélodique.

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